L’avis du chef Jacky Rastoul, sur le Canto General :
« Le Canto General, fusion admirable de la musique et de la poésie, est une œuvre grandiose, généreuse et étourdissante tant par sa mise en œuvre que par sa puissance émotive.
« Avec une écriture musicale implacable au service d’une poésie éblouissante, qui se pare de mélodies aux accents populaires, c’est une œuvre addictive, qui ne peut laisser indifférent. On ne sort pas indemne d’une écoute et d’une lecture attentive. J’oserai dire qu’on en sort grandi.
« Un foisonnement de vie, de joie, de rythmes, d’exaltation chorale, un cri de révolte et un hymne à la paix.
« Une œuvre exigeante mais chose rare dans les œuvres que l’on disait « contemporaines » dans les années 80 – accessible aux amateurs (motivés). »
Historique de l’œuvre
C’est en 1938 que le poète chilien Pablo Neruda entreprend l’écriture du Chant général. À sa parution, en 1950, l’œuvre comportera 231 poèmes :
«Avec le Chant général, j’ai travaillé sur le terrain de la chronique et du mémorial, un terrain qui, les premiers temps, me parut rocailleux et inhospitalier. Mais soudain je découvris […] qu’il n’y avait pas de matériel antipoétique lorsqu’il s’agissait de nos réalités. Les faits les plus obscurs de nos peuples doivent être brandis en pleine lumière. […] Nous sommes les chroniqueurs d’une naissance retardée. Retardée par le féodalisme, par la stagnation, par la faim. Il ne s’agit pas seulement de préserver notre culture, mais de la livrer à toutes nos forces, de la nourrir et de lui permettre de fleurir.»
Pablo Neruda.
Le compositeur grec Mikis Theodorakis, célèbre entre autres pour la musique du film Zorba le Grec, après avoir connu la prison, la torture et la déportation en camp de concentration pour sa résistance active au régime des colonels, est finalement exilé. Il arrive au début des années 70 à Paris où il fait la connaissance de Pablo Neruda. En 1971, invité au Chili par le gouvernement, il rencontre le président Salvador Allende qui lui demande de mettre en musique quelques poèmes du Chant géneral. Ainsi naîtra une première version du Canto General, en sept parties. A la demande de Neruda, il ajoutera plus tard cinq parties supplémentaires ainsi qu’un « Requiem pour Neruda » après la mort de celui-ci.
Les auteurs

